Résumé,
L’anniversaire de Nini a eu lieu la veille, il y avait ses nombreux frères, sœurs et cousins, sauf Sortilège qui était partie voir une petite copine malade. Nini avait eu de nombreux cadeaux, mais surtout elle avait eu « Chipie », un petit chiot qui gambadait partout en poussant des petits cris de joie. Aujourd’hui, quatre fillettes se retrouvent au pied d’un pommier à l’orée de la forêt interdite, essayant d’apercevoir leur grand cousin Roselyne qui disparaît derrière les buissons. Pendant ce temps un grand oiseau enlève Chipie jusqu’au nid du rocher au sommet de la colline voisine. Les enfants courent en regardant le ciel pour la retrouver. Roselyne arrive à la rescousse et celui-ci reste médusé devant la colère de Nini. Lorsqu’ils arrivèrent au pied du rocher, le soleil était presque au Zénith, les parents allaient commencer à se demander où ils étaient, ça allait chauffer, c’était sûr !
Mais ils n’allaient pas renoncer alors qu’ils étaient si près du but… Pourtant, il semblait aux fillettes qu’elles étaient parties depuis cent ans de leur maison.
Roselyne s’apprêtait à grimper lorsque Nini s’interposa.
- C’est mon chien, c’est moi qui dois y aller !
- Ne dis pas de bêtise, tu vas te casser le cou, c’est trop haut pour toi, et moi j’irai plus vite si je suis seul.
Mais pendant le temps qu’ils traversaient la forêt par le côté nord, il s’était passé une chose bien curieuse.
Chipie, que l’oiseau avait déposée dans un grand nid, tremblant de tout son corps se demandait à quelle sauce elle allait être mangée. Peut-être aux vers mi-sel… ou à la vapeur de bouillard ? Mais elle trouva la force de regarder autour d’elle…
Elle était à côté de quatre petites pierres ovales… Oubliant qu’elle était en mauvaise posture, sa curiosité l’emporta et lui mit la truffe en alerte. Ça ressemblait au jouet que Nini lui lançait, mais ce n’était pas pareil… enhardie, elle visa le caillou ovoïde nettement plus petit que les autres et mit son nez tout contre. C’était dur et froid, rien à voir avec la balle de Nini. Ça n’avait pas beaucoup d’odeur… elle allait tenter de la mordre lorsqu’un cri perçant l’arrêta… Elle frissonna, Saint Médor, l’oiseau géant revenait ?
Tremblotante, elle regarda l’objet de son inquiétude et vit effectivement un oiseau, mais beaucoup plus petit que le ravisseur pas ravissant, noir de la tête au pied, et à la voix qui criaillait, mais au final beaucoup plus sympathique. Mais l’oiseau s’approcha et battit suffisamment des ailes près de sa tête pour lui faire comprendre qu’elle devait reculer… Elle se terra dans un coin arrondi du nid (les coins carrés n’existent pas dans un nid, ce n’est pas pour autant que les oiseaux savent mieux arrondir les angles que les humains), et se tint croâte, heu, coite.
L’oiseau posé au bord de la fenêtre du nid (oui, les nids des oiseaux ont aussi un bord de fenêtre, à ciel ouvert celui-là, mais ce n’est pas pour autant qu’ils sont aussi border line que les humains) émit une sorte de cri de crécelle qu’il lança aux quatre coins de l’horizon (oui, ça connaît aussi les quatre coins de l’horizon, ce n’est pas pour autant qu’ils ont besoin d’une boussole, ils ne perdent jamais le nord comme le font sans cesse les humains).
Suite à ces cris, heu… criards, s’ensuivit une drôle de danse cielestre* car plusieurs oiseaux répondirent à l’appel de leur sœur ou frère (je me fiche complètement de savoir son sexe), ce que je sais c’est qu’une belle danse avait lieu au-dessus de la tête de Chipie. Une danse de plumes noires. Une danse de corneilles !
Et que je te craille par ci, et que je te craille par là
… Au bout d’une belle cacophonie « craillant tous azimut » toutes ces dames noires repartent à grands coups d’ailes. Allez, allez, hop,hop, hop, chacun s’exécute vers sa mission !
Durant cet intermède, et l’écriveur s’en excuse, la plus petite des pierres, commença à se fendiller et à bouger… Chipie regarda fascinée. Une pierre vivante !!!! Ouaouh, trop bien !!!
Un petit bec bizarre, puisque contre toute attente, il n’était ni jaune, ni noir. Un œil, des plumes, un autre œil, encore des plumes ? Des plumes blanches ? L’oiseau qui habitait la pierre comme elle-même avait habité un carton d’anniversaire, sortit de sa cachette. Un oiseau blanc !
La corneille noire qui était resté veiller sur le bord du nid, resta un moment interdite, puis poussa un cri, et à voir comme elle battait des ailes sans s’envoler, on peut penser que c’était un cri de joie … et tout à coup, majestueuse, la corneille noir-corbeau fit une profonde révérence à la corneille blanc-colombe.
Toutes les autres corneilles, qui étaient en train de revenir, déposèrent dans le nid ce qu’elles rapportaient dans leur bec, et firent à leur tour une profonde révérence en battant des mains, heu, des ailes. Mais l’heure tournait et il était grand temps d’agir avant le retour du maître de ces lieux. Surtout que les autres pierres commençaient à s’agiter, et il se pourrait bien que les deux intrus rapportés dans le nid, la corneille à plumes blanches et l’autre, tout bizarre à quatre pattes et poils blancs/noirs et gris/roux, servent de petits déjeuner aux futurs arrivants.
Pendant que l’écriveur écrivait, Nini, Roselyne, Vivi et Claire, attendaient son bon vouloir au pied du rocher…
Il faut dire que Roselyne avait pris un air autoritaire pour ordonner à Nini de rester à terre pendant qu’il grimperait. Il n’en fallait pas plus à Nini pour le pousser de côté et commencer à grimper.
Mais Vivi et Claire se mirent à crier.
-Regardez ! Regardez là-haut, il se passe quelque chose, il y a plein de corneilles qui ont une drôle d’attitude…
- Oui, observa Roselyne, on dirait qu’elles font une révérence. Il mit Nini sur ses épaules et s’éloigna du rocher pour changer leur angle de vue, et ce qu’ils aperçurent les laissa muets avec une bouche à gober les mouches.
*(On dit bien terrestre, pourquoi pas ciélestre ? Quoi, céleste ? Ah, ben non, mais pas du tout, ce n’est pas pareil, ça fait trop religieux, je garde cielestre, c’est moi le chef, non ? Rappelez-vous quand même que j’ai toutes les cartes en main pour vous rendre la vie terrible ou belle. La religion apporte toujours le diable partout, et pour l’instant, même si vous êtes des oiseaux noirs et crailleurs, j’envisage de vous faire une belle surprise qui prouve qu’un oiseau noir n’est pas forcément un oiseau de malheur et qu’il n’engendre pas automatiquement la noirceur. Comme le font les humains qu’ils soient blancs, noirs, jaunes, rouge ou métissés)
20.11.16 11:31 par Vividecateri