de Damien Anjolras, 7 ans,  Travail réalisé dans les ateliers artistiques de l'auteur Voir l'atelier enfant ici (en construction)



- Papa, tu peux y aller, je vais corriger les fautes de Lulu, elle a écrit trop vite, c’est pour ça qu’ils comprennent rien... faut dire que la maîtresse elle écrit comme un chat
- .....  MANE, krkrkrkrkrk !!! ça c’est Mehmet qui peut pas s’en empêcher.

Twème s’en va, il rit doucement d’abord. Il donnerait cher pour lire ce que les petits monstres vont écrire… Et puis tout à coup, il éclate de rire. Il ne peut plus avancer, tellement il rit. Il attendra, mais il s’arrangera pour lire leurs récits, ça c’est sûr. Patience.
ll verra bien déjà où ils en sont dans une heure... mais il a le pressentiment que bientôt il y aura des joyeux lurons en pique-nique dans la forêt !

Le lendemain, comme l’avait prévu tonton Twème, une journée en forêt ferait du bien à nos trois monstres et à « la Rédac infernale », comme Mehmet l’avait appelée.
L’automne était là et avait tenu à le faire savoir par ses jolies couleurs mais aussi pour avoir déjà sorti, son chapeau gris de temps en temps. Quelques précautions s’imposaient.
Un petit coup d’œil par la fenêtre lui indiqua un temps propice à un piquenique, un petit coup de fil à tout le monde pour s’assurer que chacun était prêt et hop, rendez-vous à 11h à la Clairière des Mousses.
Lorsque Twème et Cassie arrivèrent, Lulu et Mehmet n’étaient pas seuls… il y avait Tatie Eponine, leur nouvelle tatie Véro, Léon bien sûr, en pull marin et casquette de capitaine, qui s’était muni d’un panier qui formait des drôles de petits dômes au dessous de la nappe qui le recouvrait. Twème esquissa un sourire, ces dômes là, ça n’était certes pas des assiettes ni des marmites de tajine ou des pizzas trois fromages… Il sentit le mal de crâne qui les guettait… Surtout qu’il avisa Vivi qui sortait du bois… Elle ne serait pas la dernière à tendre son verre ! Heureusement, papy Roselyne qui suivait de près notre joyeuse lurone, savait souvent mettre un frein à leurs écarts de conduite éhontés, d’autant que Claire l’appuierait avec l’aide d’Éponine si elle n’était pas perdue dans ses pensées. En ce moment elle étudiait pour écrire un docu sur les amérindiens et n’avait plus que la tête à ça…
Mais il fut intrigué par l’attitude de celle-ci qui en compagnie de Lulu et Mehmet, regardait ostensiblement par terre. Tous trois avaient l’air subjugués par ce qu’ils voyaient. Cassie eut tôt fait de les rejoindre après avoir embrassé tout le monde avec des cris de joie… elle adorait ces réunions familiales, et elle adorait l’automne. Hier elle avait écrit un poème, inspiré par le thème de la rédaction … Son père l’avait encouragé à le lire tout haut à un moment de la journée.  Pour l’heure elle avait le dos tourné et regardait à terre avec les trois autres. Intrigué il s’avança… 
Il scruta un moment le sol, persuadé qu’il devait y avoir quelque chose de spécial à regarder… Mais il ne vit rien que des brindilles, branchages divers et mouillés, des scarabées et des feuilles mortes…
Pourtant tout ce petit monde semblait absorbé…
Il se risqua à demander.
Qu’est-ce que vous regardez ?
Les 4 têtes se relevèrent en même temps. Éponine sembla se réveiller et acclama l’arrivée de son frère.
Lulu, semblait avoir plus de taches de rousseur que jamais, et Mehmet commençait à lorgner du côté de la nappe qui s’organisait doucement pour le piquenique… il se tripotait l’estomac avec une figure de « Sainte Dolorès » Twème faillit éclater de rire… Cassie fronça les sourcils… il se retint de justesse.
Et puis c’est Lulu qui se mit à rire…
- Regardez tonton Twème a mis ses sourcils en point d’interrogation !
Cassie répondit à son père.
- On regarde rien ! On essaie de faire quelque chose. C’est Tatie Epo qui nous a dit qu’on devrait y arriver !!!!
- Heu, à faire quoi ?
- À nous con-cen-trer répondirent en chœur les 3 galopins.
- Ah ? et sur quoi ?
- Ça te regarde pas, ça répondit Lulu. C’est un secret… sinon ça marche pas !
Laurent regarda sa sœur Eponine d’un œil suspicieux… Eponine lui adressa un merveilleux sourire et détourna très vite la tête pour regarder ailleurs.
Laurent connaissait bien cette attitude… Mais qu’est-ce qu’elle mijotait encore… ?
Il s’éloigna, ne pouvant s’empêcher de lorgner de leur côté… c’est que, il ne voulait pas qu’elle encorneille tous les enfants de la famille… Déjà que Lulu commençait à donner des signes de prédisposition au fantasque avec les ailles de plumes noires qu’elle avait tenu à s’accrocher dans le dos… à surveiller de près…
Au bout d’un instant il vit Mehmet se relever.
Il avait l’air très déçu…
Il vint se réfugier près de son père Léon, laissant les autres, le dos toujours courbé vers le sol.
Léon lui demanda,
- Ça va pas Mehmet ?
- Nan ! dit Mehmet qui commençait à se renfrogner mais s’éclaira tout de suite à la vue du saucisson que Sortilège venait de poser sur la nappe. Il espérait que ce serait un saucisson magique qui ne raccourcirait jamais… Tatie Sorti, en était tout à fait capable, il se demanda quand-même pourquoi elle l’avait pas fait plus grand que ça…
Léon insista…
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- pfff… c’est Eponine !
- Quoi, Eponine ?
- Bon, c’est quand est-ce qu’on mange ? répondit Mehmet en ignorant la question et en appuyant sur son petit ventre rebondi.
Laurent et Léon éclatèrent de rire. Puis ils virent Lulu arriver avec le même air dépité que celui de Mehmet qui restait la bouche ouverte, un tantinet outré par les moqueries des adultes.  
Elle se laissa tomber à côté de Mehmet pendant que sa mère, intriguée par la mine de Lulu et par l'immobilité imperturbable de Cassie et d'Éponine qui semblait momifiées, s’arrêta de découper le poulet en jetant un œil à Laurent. Celui-ci toussait car il avait bien failli s’étrangler avec la dégustation d’un cru ambré.
Dans un dernier hoquet de rire contrôlé il fit un signe négatif semblable à celui de Léon, qui répondait à son tour à l’interrogation muette de sa sœur. Non, ni l'un ni l'autre ne savait ce que mijotait Éponine.  
Soudain Cassie, enchantée et réjouie s’écria… J’ai trouvé, j’ai TROU-VÉ… Merci Tatie Epo, t’es un amour dit-elle en lui sautant au cou.
Epo, qui était penchée pour se concentrer, soi disant, tomba le nez par terre, toute étonnée de se réveiller là…
- hein, quoi ? que ?
- Tu vas bien Epo ? demandèrent en choeur Vivi, Véro, Claire et papy Roselyne, pendant que sortilège l’aidait à se relever, tu t’es pas fait mal j’espère…  
-Non, non, tout va bien !!! y a juste que…heu, je m’étais penchée sur les feuilles pas encore mortes pour les observer et tenter une expérience, quand…. Heu, je me suis endormie et c’est Cassie qui m’a réveillée en me sautant dessus.
- Je suis désolée Tatie, Dé-so- lée dit Cassie partagée entre les pleurs et les rires…
- Mais non, t’inquiète, tout va bien, tu sais… Alors qu’est-ce que tu as trouvé…
- Alors voilà… comme vous savez tous, on est là parce qu’on a une rédac à faire sur l’automne…
- Oui, coupa Lulu, et comme si ça suffisait pas, la maîtresse nous a imposé des rédacs DANS la rédac…
-Ouais et faut faire attenchion à plein de truc abchurdes, non mais ch’te chuure, argumenta Mehmet qui avait chipé des chips.
-STOOOOOOOP cria papay Roselyne, Stop, pas tous à la fois… Lulu et Mehmet taisez-vous, vous parlerez à votre tour… laissez Cassie nous raconter la première partie.
- Ah, mais non c’est pas juste ! Puisqu’elle va encore nous raconter l’autre partie qu’elle a trouvé. Et nous alors qu’est-ce qu’on va raconter. hein ? demanda Lulu ? hein, hein ?
-À TAAAAAAAAAABLE ! Crièrent ensemble les taties.



À chuivre bien chur