Poète déjanté mais lucide.
Il a des fourmis dans le poignet,
Sa plume se trémousse et danse
Sur la piste de son imagination.
La rime et le rythme en cadence
Pour enfanter l’or de la lumière
Des jours aveuglés d’espoir,
Sarabande des mots émotion,
Sentiment de sensations premières
D’une liberté débridée par l’envie
Du mors de la conscience à l’agonie.
Sa raison déraisonnable résonne,
A sa porte les nouvelles amours sonnent
Escortées de la peur et du regret.
Il se couche sur le papier velours
Où se mouche à vue de nez,
Les échecs passés et les futurs ratés
Sortis à l’encre rouge du cœur encrier
Des lies des couches de la société.
Son sommeil ne trouve pas le repos,
Les sens en éveil à fleur de peau.
Il voyage en rêves dérision
Sur des pages quadrillées,
Fenêtres aux barreaux de sa prison,
A cheval sur un quartier de lune
Pour aller traire la voie lactée,
Cadeau pour sa bonne étoile
Accrochée au mât de hune
De son navire portant la voile
De l’incertain avenir pendu
Au clou d’or inaccessible.
Il chante les louanges du temps perdu
Dans des vers qu’il siffle entre ses dents
Pour étancher sa soif de vivre
Attisée avec le sel de l’esprit
Malin qui se cache aux coins des rues.
Prêt pour tous les départs,
Dans sa valise écritoire
Les stricts accessoires:
Une muse aux yeux de braise,
Un spleen que rien n’apaise.
Il rumine la vengeance
Des gueux, des pauvres,
Maudit cette engeance
Politichienne, ces fauves
Saigneurs des vaisseaux
Sans gain des travailleurs.
Il tient haut le drapeau
De la juste rébellion illusoire,
Même si le bras est cassé
Par un geste d’honneur.
02.12.16 20:10 par Claire Obscur