Pin cembro. Environ 30 cm. Faite en 1992
C'était ma 2ème sculpture, je flottais encore entre ma vie d'avant et mes rêves. J'avais failli mourir, quand je me suis réveillée, mes aspirations avaient changé.
J'avais décidé que je ferais ce que je voudrais. Et ce que je voulais, c'était sculpter. Je ne savais pas pourquoi.
J'écrivais depuis longtemps, je dessinais, je peignais à des heures impossibles et depuis, je dirais, la nuit des temps. J'avais fait du théâtre, des costumes, écrit et réalisé des mises en scènes. Cela se faisait en silence ou pendant que les enfants étaient à l'école, ne pouvant consacrer que peu de temps et préférant utiliser les débuts d'après midi à peindre à la lumière du jour.
Je suis entrée dans un atelier, un mardi après midi... et c'est là que mes trois enfants, le dernier avait 3 ans, ont vu des copeaux de bois envahir la maison et petit à petit ...sauter dans leur soupe... un établi au milieu du salon à 2 mètres de la table où ils mangeaient... quand j'y pense ! Mais j'avais décidé que cette activité là, je le ferais avec eux, devant eux... et pas seulement quand ils ne seraient pas là, ou quand le dernier dormait, ou le week-end dans le jardin... NON! je voulais sculpter tout le temps, comme si ma vie en dépendait... comme si elle était mon eau. et je terminai ma première sculpture, avec la deuxième déjà en tête. Et puis aussi autre chose en tête... oser les expos et peut-être plus encore...
J'avais tapé comme un sourd sur mon premier billot de bois... hors de question que je perde 1 mois à enlever tout le bois en trop de la deuxième, avec une petite gouge... La tronçonneuse devint mon nouveau jouet... je l'adorais !
Bien sûr, avec la sculpture, il y a un poème, sinon, elle ne serait pas née... Je tricotais les mots aussi pour l'habiller. L'un, jamais, n'allait sans l'autre. Je commençais à comprendre comment écrire les sculptures et sculpter les mots...
Ce bois de pin cembro vient de Maurienne, il pousse à très haute altitude. Ses feuilles sur le rameau forment 5 doigts. d'où son nom... cinq brins. Son bois est très odorant, d'un jaune profond qui vire orange/brun ensuite. Il a la particularité d'être assez facile et tendre à sculpter, mais offre de grandes surprises quand les ciseaux rencontrent un nœud..; si l'on ne prend pas garde, il se pourrait bien qu'une bonne gouge se casse... il suffit de peu, pour que le beau fil de la lame s'ébrèche... C'est un beau, très beau bois. Moi en tout cas je l'aime. Mais c'est un bois protégé, alors il n'est pas toujours aisé d'en avoir. Certaines communes ont un droit de coupe, mais il reste très contrôlé. J'ai eu plusieurs fois de la chance.
Voici le lien du poème
https://voyagination.forumactif.org/t76-au-clair-de-la-lune?tt=1
18.02.16 15:26 par Vividecateri