Ce n'est pas pour autant que j'ai laissé le bois, mais au bout de 6 ansj'ai commencé à prendre une "démangite" pour d'autres matériaux.
En fait, cela faisait longtemps que je souhaitais sortir du "figuratif" qui semblait me coller à la peau. Le figuratif, certes, de mon point de vue est l'école la plus difficile. En technique, j'entends. Pour d’autre thème les difficultés sont ailleurs, mais je demeure persuadée qu’une bonne technique peut permettre bien des projets, si l’imagination s’invite à votre porte. Mais pour l’heure, il m'était impossible de "voir" autrement. En fait je réalise que j'avais fait le même parcours bien des années auparavant avec la peinture.
Je suis longtemps restée ancrée dans la peinture à l'huile, touchant parallèlement au pastel, fusain, sanguine et autres matières qui ont du "corps", selon mon point de vue. Je n'étais pas attirée par l'aquarelle, les couleurs, les rendus, ne me séduisaient pas. Jusqu'au jour où j'ai découvert l'exposition des aquarelles de Georges Lucet, et là, j'ai été saisie par cette façon qu'il avait d'interpréter avec ce regard bien à lui... J'en avais marre de mes peintures figuratives, j'avais envie de créer, d'arrêter de faire ce que je voyais, et cet homme là me montrait enfin quelque chose de différent. C'est donc en essayant de faire de l'aquarelle, en pestant et tempêtant, (pendant 5 ans), que je commençais à comprendre que pour faire autrement, il fallait "voir" autrement..
Un jour le miracle. Alors que je regardais au dehors, j'ai « vu » le paysage en "aquarelle". Ce furent là peut-être, les premiers pas vers un autre moi, un moi qui jouait avec une eau libre et des couleurs lumineuses. Mon caractère même en fut changé. Lorsque que quelques années plus tard je m'adonnais à la sculpture, le même phénomène se reproduisit. Il me fallut passer à une autre matière pour arriver à sortir du figuratif. Si j'ai bien réalisé tout de suite, que le bois m'avait enfermée dans le figuratif, c'est en écrivant ce que j'écris aujourd'hui que je me rends compte que l'huile m'avait emprisonnée aussi dans un art figuratif précis et fidèle, ne laissant aucune place à l'imagination. Mais pourtant c’est en allant dans cette prison là, que certainement j(arrivais à m’évader d’autre choses… Et j’ai aimé la peinture à l’huile, tout comme j’ai adoré la sculpture sur bois..
J'ai découvert cependant comment sortir du carcan figuratif par le plus grand des hasards. Enfin, si l'on considère que le hasard peut exister, puisque j'aspirais à ce moment là, et depuis un temps que je commençais à trouver long, à m'envoler vers d'autres formes. C'est une amie qui travaillait la pierre (matériau qui ne m'attirait pas le moins du monde, tiens, tiens, comme l’aquarelle non ?) qui est venu me demander mon avis et mon aide pour un projet qu'elle devait réaliser en concours…
Pour aller plus vite, et réaliser les conditions qui lui étaient imposées, nous prîmes un morceau de béton cellulaire pour faire une maquette. Berk, le béton cellulaire m'horripile et me hérisse, et cependant je me surpris à proposer le plus naturellement du monde un modèle qui n'avait rien à voir avec le figuratif... Le déclic s'était fait. Je compris que si je voulais réussir à sortir de mes schémas coutumiers, il me faudrait sortir de la matière habituelle. Je me procurais une plaque de marbre et commençais à tailler un figuratif stylisé... d'accord il y a toujours ce côté figuratif, oui mais stylisé... et j'aime ça... le stylisé, c’est la tête dans les étoiles, et le figuratif, les racines, les pieds sur terre… ça me rassure, parce que je m’envolerai vite sans revenir, je crois. Et puis j’y pensais depuis si longtemps ! En même temps, le hasard, de plus en plus mignon plaça sur ma route un sculpteur sur métal qui m'apprit d'abord à voir les ouvrages en métal comme une autre forme d'art génial... bien que pour moi la sculpture soit un concept de "tailler dedans" , alors que le métal serait plutôt du "modelage" je commençais à m'y intéresser. Et je crois que mes yeux qui devaient d'abord l'apprivoiser, le firent, j'en suis sûre à mon insu. Ainsi, pratiquement simultanément, mon âme s'ouvrit à d'autres mondes. Car c'est bien la sensation de toucher d'autres mondes que je ressens lorsque je passe d'un matériau à l'autre.
c'est donc avec une plaque de marbre et quelques petits bout de tôle que je commençais à voyager autrement. Si le bois reste mes premières amours, et si j'y suis revenue moult fois, le mêlant ensuite aux autres supports, ce fut du pur bonheur de prendre contact avec la pierre… Plus tard je partis plusieurs semaines à Carrare pour y apprendre la technique, et je m’aperçus que j’avais plutôt été téméraire dans le choix de cette simple plaque de marbre… Mais je l’avais fait en toute ignorance, inconsciente que je frôlais la casse à chaque instant.. même pas peur, puisque par la suite j’y revins aussi mais avec bien plus de prudence.
Quoi qu’il en soit, cette première sculpture de marbre emporta un franc succès lors de ma première expo personnelle en Maurienne, ou 3 couples voulurent se porter acquéreurs. Je la vis partir avec un certain pincement au cœur. Mais le couple qui l’avait emportée m’avait si bien parlé de sa maison et de la petite niche en pierre éclairée du salon qui la réceptionnerait, que je me disais qu’elle y serait bien… Et ils avaient l’air si amoureux de cette sculpture… Mais comme tout ce que je fais, sauf si c’est dans l’idée de le faire pour m’en séparer, j’ai du mal à lâcher… hé !
Désolée, je vous l'ai dit, je ne suis pas douée en photo... et qui plus est, je n'ai que celle-ci
première approche du métal de la découpe et de la soudure... je n'aime pas faire des exercices... apprendre pour apprendre, niet, il faut que j'apprenne en faisant quelque chose.
c'était mes premières, ensuite je fis les vases et les bouquets... mais d'abord il me fallait parfaire les méthodes de concepts et soudure aidée par mon ami car je ne connaissais rien ni au poste à souder, ni au chalu. Trouver la bonne épaisseur de métal, et surtout apprendre à me servir du chalumeau pour donner des couleurs au métal.
En voilà une sans couleur suivie de la même colorée doucement à la flamme,
05.08.16 14:34 par Claire Obscur