Aquarelle de l'Auteur portraits de ses enfantsTrois p’tits enfants dans la forêt. Illustration tour de clermont aquarelle
Trois p’tits enfants dans la forêt.
Deux s’en vont jouer
Pour l’instant, tout contents
De courir et de prendre l’air,
À la sortie d’un rude hiver,
Ils caracolent, caressent doucement,
Les arbres nus dans leur pelisse.
Ils respirent cette promesse d’ivresse
Tissée par une Nature en liesse
Ils savent que bientôt les bois
Habillant de feuilles les buissons aux abois
Offriront des baies aux couleurs de sucré
Trois p’tits enfants dans la forêt.
Deux s’en vont jouer.
Pour l’instant, ils montrent leur plaisir
En faisant à leur mère un sourire.
Mais au pied d’une tour égarée
Devant ces trois cailloux empilés
En grands Seigneurs les voilà transformés,
Conquérants aux allures fières
Rêvant de gloire et de guerres
Au grand désarroi de leur mère.
Ce sont des garçons, stratège pour l’un
Et l’autre, il faut le dire, qui serre un peu le poing
Trois p’tits enfants dans la forêt.
Deux s’en vont jouer.
Rien à faire, pense-t-elle, ce sont des garçons.
Ils rêvent de victoire, et ne la voient
Qu’au travers de guerres et d’effrois
Elle serre contre son cœur
Son troisième bouton de bonheur
Il n’a encore ni la force, ni l’âge
D’aller avec ses frères se croire au moyen-âge.
Cette petite vie, frisée comme un mouton,
Sera peut-être autrement bénie, pour savoir à sa façon
Changer les armures en vêtements de sage
Trois p’tits enfants dans la forêt.
Deux s’en vont jouer.
Le premier est un garçon,
Le deuxième, comme vous l’avez compris
Est un petit garçon, un 'tit peu polisson.
Ils ont tous les deux un p’tit air asiatique
Comme leur père quand il était petit
Mais comme la sœur de la mère aussi
Quand elle était enfant… La vie se plaît
À jouer de mystère et de choses magiques.
Il y a toujours des « premiers » qui peuvent implanter
Ce qu’ils ont été dans « l’émoi » enfanté.
Et le troisième, alors, dites-moi
C’est un prince ou une fille de roi ?
Trois p’tits enfants
Vont devenir grands
La mère aura vieilli,
Ses yeux fatigués apercevront trois hommes
Mais son cœur lui, reverra à l’infini,
Trois enfants hauts comme trois pommes.
Sur leur peau basanée, le buisson va pousser.
Alors elle attendra, quand même un peu pressée
Elle attendra ce moment à la fin de l’hiver
Quand l’oiseau refait le nid qu’il a construit naguère
Pour rappeler aux hommes qu’il est grand temps
De faire pousser leurs baies, à la couleur sucrée.
Une maman, il y a longtemps.
Claire Obscur
02.03.16 15:13 par Vividecateri