Blotti au fond de mon arrosoir se cache un lézard bleu vert noir...
Je fais semblant de ne pas le voir.
Cet animal sort au soleil, se nourrit d'insectes et rêve sur la chaleur des pierres.
Or c'est tempête. Vent, pluie et obscurité.
L'autre soir des moustiques en pagaille sont entrés dans la cuisine.
Je lui en ai portés...En douce, dans l'arrosoir. Je souris.

Au vingt-neuf venelle du Penker dort un chien au pied du lit.
Je le sais : il gémit quand la messe sonne.
Cet animal aime courir, nager, jouer, rapporter la balle à son maître.
Or c'est curieux. Silence, odeur et obscurité.
L'autre nuit, à pas feutrés, et mains gantées, l'ai délivré.
Je l'ai nourri, couché sur mon canapé, brûlé le nom des vacanciers. Je pleure.

Au bas d'une falaise près de chez mémé Germaine halète un chaton.
Je l'ai su, compris : alertée par mes chiens. Pas difficile de le sentir, ouh....
Ma capuche dût lui plaire : je l'ai laissé y ronronner.
Or c'est pas mon téton....tristounet bas-de-caisse en fin de vie qui lui donna une raison
de rester, mais le froufrou de mon jupon !

Me voilà riche, dorénavant, avec cette ménagerie
qui jamais ne finira de grandir et de s'étendre.
Chez moi, c'est ainsi, sans explication, je peux vous dire :
qu'importe qui arrive, les habitants ont le coeur qui fleure bon...
- qui commence la chanson des joyeux lurons ?
Car je ris
encore
et toujours
tendrement câlinée ....câlin, encore oui, câlin, mes Doux...
pensant
au nénuphar qui flotte dans l'arrosoir.
Bonsoir.
.
Bonjour
Bienvenue
Oui....


Valérie Benz
09/01/17