L’agoraphobie
Dans son manteau impalpable, elle saupoudre ton regard
en voile de transparence sur filigrane ombiliqué.
Dans la confusion des syllabes et des phonèmes criards
les consonnes se coagulent sur des mots étriqués.
Les furies de l’Olympe vomissent leur sécrétion
crachant à ton visage le spectre verdâtre de la frayeur,
D’un foulard enroué, elles arrachent ta respiration
Brefs sursauts de rappel sur ce lourd silence ravageur.
Des gouttelettes acides tombent d’un ciel sans soleil
sombrent dans les abîmes de l’inconscient perpétuel.
Des fantômes sans âme arrachent ta paix à leur sommeil
en enroulant à tes boyaux un trac instinctuel.
Des lueurs étranges balaient une sporadique dimension
fondant la foule hostile de l’incertitude opinion.
Au loin, la ligne d’horizon oscille sur la variation
se décante dans les vapeurs de l’éthérique vision.
Aux confins de l’imaginaire, deux mondes parallèles
confrontent leurs racines suspendues à un gouffre béant.
Asphyxié par cette atmosphère tangible, l’esprit se grêle
égaré dans l’espace clos des labyrinthes du néant.
Ravaler sa salive sur les vicissitudes du vent
au gré de ses caprices, apprendre à lui faire confiance.
Sans a priori, oser trouver refuge sous l’auvent
de l’ataraxie pour se nicher au coeur de l’alliance…
Ecrit par Lukyone
21.10.16 20:23 par Claire Obscur