à voir dans techniques diverses côté Claire O : les œufs précieux.
https://voyagination.forumactif.org/t243-c-est-quoi-des-oeufs-de-paques?tt=1- liens des épisodes précédents :
Je me ressourçai, laissant la Terre à l’abandon, laissant la haine et la cupidité prendre du terrain. J’étais malade. Je ne pouvais plus lui accorder mon regard, qu’aurais-je pu faire ? Elle portait l’ignominie, aurais-je dû lui distribuer un Amour malade, assailli de question et d’incertitude ? Non, je devais digérer ce que j’avais appris. Me soigner, me ressaisir, et réfléchir à ce que j’allais envisager. Vider les batteries submergées de scories et les recharger.
Durant une période indéfinie, je pleurai énormément, et je sus plus tard que durant ce laps de temps, des guerres avaient éclaté, sur Terre parmi les hume-mains, mais dans le ciel aussi, tornades, cyclones, volcans, ras de marée.
Mon absence avait fait beaucoup de dégât, et je m’en repentis. Mais avant de me repentir, seule, en proie à une souffrance incommensurable, je crus mourir de douleur et perdre les racines de l’amour.
Je compris que l’Amour que je porte en moi me rendait sensible, et je crains fort, encore aujourd’hui, qu’à chaque découverte terrible, je sois terrassée et me sente prête à trépasser. Alors, j’eus cette idée. Si je devais me trouver hors service au regard de ma sensibilité, il fallait que quelqu’un me seconde. Je ne pouvais détruire ou mettre en danger tout ce pourquoi j’avais œuvré depuis ma naissance. J’aimais, je n’y pouvais rien. J’aimais et je devais continuer à offrir ce don. Les petites aides parmi les Hume-mains, qui se dévouaient pourtant souvent corps et âmes, ne pouvaient pas assumer ce rôle. Je décidai qu’il me fallait avoir un égal pour partager ce sacerdoce.
J’en appelais donc à mon maître. Il écouta. Puis il garda le silence. Il faisait souvent cela, l’Univers, ce retrait en lui pour penser, réfléchir, observer, trouver les voies et en choisir une.
Je dois dire que je ne savais quoi penser de ce silence… J’attendis quelque temps sans nouvelle du Grand Univers qui était reparti me laissant perplexe, et puis un jour, je vis un curieux attelage déambuler dans le ciel d’une nuit d’encre. La chevelure d’une comète inconnue apparut.
Avec des lampions d’un bleu très clair, poudrant ce ciel bleu marine dépourvu de dame Lune, ce charriot majestueux s’arrêta devant moi. L’attelage qui le portait, se composait d’un carrosse ressemblant à un grand sabot, comme ceux que les Hume-mains portaient à leurs pieds, tiré par un troupeau qui me fit penser aux étoiles de la constellation du capricorne. Le sabot était fait de lumière jaune et blanche et le nez du premier capricorne brillait d’un morceau que je reconnus instantanément comme un fragment infime de Bételgeuse. La lumière vive de notre grande étoile rouge éclairait la nuit céleste comme un phare qui ouvre le chemin. Les pattes des serviteurs du chariot tintinnabulaient doucement de jolies clochettes aux ailes de fée. Sur le siège, était posée une grosse hotte gonflée qui attisa ma curiosité, et à côté, une petite lumière informe qui attendait mon bon vouloir pour prendre forme. Je laissai s’arrêter l’ensemble. La petite étoile informe clignota en signe de bonjour. Je clignotai de même. Je m’enhardis et montai sur le siège. Une sorte de paix infinie me parcourut. Je me laissai glisser, détendue, je sentais l’Amour qui renaissait de ses cendres pour m’envahir toute entière.
Le chariot était connecté à l’Univers et aux mondes, il était fait d’énergie et de paix. Il était le havre qui ressourçait ma lumière à grand pas. L’Univers m’apportait un cadeau inestimable pour que je puisse accomplir mon devoir. Je regardai la petite étoile paisible à côté de moi et commençai à me demander quel nom j’allais lui donner… C’est alors qu’elle s’exprima…
« Tu es une étoile et tu es Mère-Natale, moi, je suis… "UN" étoile, même si ça ne se voit pas ! »
Cela ne m’aida nullement à trouver la forme et le nom que je lui donnerais. Que ferait-Il ? Et comment ? S’Il devait m’aider dans les moments trop durs, il lui fallait une tache qui le rendrait disponible quand j’en aurais besoin pour me remplacer, et j’espérai qu’il n’était pas aussi sensible que moi… Bien que la présence du chariot m’avait rassurée, j’avais vite compris que la magie qui semblait le posséder ne le faisait que lorsque l’étoile garçon s’installait sur le chariot. Je me demandai si l’énergie et la paix intérieure que j’avais ressenties étaient celles du « petit étoile », celles du chariot, ou peut-être une combinaison des deux, car cela n’avait lieu que lorsque l’étoile-garçon était assis à l’intérieur.
Je compris qu'ils étaient liés, et lorsqu’ils étaient réunis, la joie semblait revenir… L’amour, le bonheur, la paix, c’était tellement puissant ! Je décidai qu’Il s’occuperait des enfants…
Oui, Il s’occuperait des enfants, Il les écouterait, Il essaierait de leur donner ce que je tentais de donner aux adultes. Il serait là dans leurs chagrins, ils ne le sauraient peut-être pas, mais dès que l’espoir les ferait à nouveau avancer, dès qu’ils sécheraient leurs larmes, c’est qu’Il serait passé par là avec son distributeur d’amour… Chaque enfant aurait droit à sa poussière d’étoiles en s’endormant, comme le baiser d’une maman, parce que quelque part, un monsieur étoile pensait à eux. Car le garçon-étoile ne resterait pas petit longtemps. La lourde tâche a acomplir le ferait vite grandir. mais je ne m'inquiétais pas. Il avait l'étoffe pour cela.
En mémoire de la grande offrande de l'Univers et du travail accompli, chaque année, en rappel à tous ces chérubins, à la même date et comme un hymne à l'Amour, Il remplirait sa hotte et distribuerait des cadeaux en secret, à tous les petits enfants du monde… Enfin, là où les "grands" Hume-mains le permettraient.
Je venais de trouver quelle forme je donnerai à mon Étoile-garçon et quelles couleurs il porterait. Et si j’étais bien la Mère Natale alors Il s’appellerait « Noël ». Avec son allure de grans père réjoui j'imaginais déjà son nom populaire.… C’était bien non ? Parfait même ! Ce jour là, ce jour sacré de Noël, serait le seul jour où je ne pouvais me permettre de craquer… car en ce moment sacré, ensemble, L'étoile Natale et L'étoile Noël, nous serions côte à côte distribuant de l’amour aux petits et aux grands.
Je repensai à la hotte… L’Univers avait su que nous en aurions besoin. L’Univers savait tout. Je regardai mon Père Noël et une bouffée d’Amour et de gratitude m’envahit. L’amour à sens unique qui m’avait affaiblie, Voilà que j’en recevais aussi et que cet amour-là me rendait forte. J’en parlais à l'étoile au menton enneigé à côté de moi, et il me répondit, "et moi, c’est de ne pas le distribuer qui me rendait faible. Maintenant, je suis fort parce que je te l’ai offert et que je sais que nous allons le partager et le multiplier.
Nous réussirions peut-être à planter dans les cœurs tendres, un peu de cette bonne terre qui fait pousser l’Amour.
L’image d’un enfant heureux s’imposa à moi.
tous les épisodes de ce récit sont protégés en édition
Presque tous les textes de mes posts le sont aussi (ceux qui ne le sont pas encore, le deviendront sous peu.)
14.02.16 4:45 par EPONINE52