Sculpture métal et résine (éclairage d'ambiance) une de mes première sculpture en métal et résine ce devait être aux environ de 2001. je suis restée à sculpture sur bois durant presque 10 ans avant d'attaque la pierre et le métal que j'ai découverts quasiment en même temps... Hauteur ~ 50 cm hors socle
Une chaussette pas comme les autres
La chaussette pendue au mur juste à côté de l’arbre féerique frémissait. Si chacun la regardait, intrigué, personne n’osait aller voir son secret.
Oh, ce n’est pas que la crainte les rendait timorés, non, non, c’est que le code de l’heure d’ouverture des colis les tenait en respect.
Cependant, il faut le dire, cette chaussette remuante, exerçait l’imagination des habitants de la maison. Elle allait même jusqu’à exacerber les plus curieux.
Dans la chaussette, bien au chaud, une petite limace bien repue des nombreux chocolats et fruits secs qu’on lui avait envoyés en cette matinée naissante, se réjouissait de cette bonne fortune et bénissait la lune de l’avoir ainsi guidée vers ce nid fort douillet. Aussi était-elle à genoux, si limace peut le faire, devant un petit dessin imprimé dans la chaussette et représentant son astre luisant préféré. Voilà bien longtemps qu’elle vénérait Dame Lune pour l’herbe verte et juteuse des jardins de son Eden. Elle se sentait reconnaissante, car nombre de ses ami(e)s avaient perdu leur vie, pourchassé(e)s, brûlé(e)s, coupé(e)s en deux par « les grandes jambes aux pieds écrasants ». Certains même, et c’était les plus peureux, qui gardaient leurs maisons sur leur dos laborieux, avaient été attrapés pour être mangés… Des histoires horrifiantes sur cette bien triste aventure couraient dans les bois et partout alentour.
Une nuit donc, au pied d’un mur, alors que toute à son contentement, elle se délectait des dernières pousses vertes, elle avait trouvé, pleurant, un arbrisseau tout odorant arraché des mains de sa maman et prisonnier d’un pot aux allures de gardien méchant. Le pot bien malheureux de la peine de son hôte avait beau crier qu’il n’y était pour rien, et la terre avait beau faire de son mieux pour nourrir ce bébé sapin, rien n’y faisait. L’arbrisseau, privé de sa forêt, pleurait.
Dame Limace, tout émue par ce prince éploré, entreprit de lui tenir compagnie. Elle monta sur une branche, évita les côtés rugueux et trouva le côté doux au-dessus des épines couchées. Elle glissa ainsi, un moment et l’arbrisseau qui était chatouilleux se mit à rire. Tous les deux se sentirent plus heureux. Au matin cependant arbre et limace furent soulevés dans une envolée fantastique au-dessus des jardins. La petite Limace, dans une belle grimace, vit se soustraire l’herbe verte et son palais des délices. Et nos deux compères un instant suspendus découvrirent un monde inconnu.
On les posa délicatement dans un environ mystérieux. Puis on accrocha partout sur les branches, des lumières, des soleils de toutes les couleurs, des guirlandes scintillantes plus belles que, (la Lune leur pardonne) Dame Lune elle-même. Vilaine pensée que voilà, ils étaient bien punis, la Lune, leur Mère de la nuit avait disparu. Alors ils prièrent pour que la Déesse pardonne et laisse en leur cœur la magie de sa puissance. Peu à peu des changements se ressentirent… Des odeurs surtout. Des odeurs qui retournaient l’estomac de notre Limace. Dame Limace avait faim ! Car les épines de notre arbrisseau, même tombées et encore fraîches ne convenaient pas à son estomac délicat. Attirée par ces odeurs délicieuses, elle ne put contenir plus longtemps son envie de curieuse. Elle entreprit de descendre vers ce qu’elle croyait être le sol et partit à l’aventure dans cet autre monde aux senteurs fabuleuses. Elle ne s’éloignerait pas trop de ce compagnon majestueux tout récemment illuminé. Arrivée au pied du pot qui se réjouissait de voir son hôte maintenant content, elle trouva un… trou. Un trou tout plat qui s’ouvrit lorsqu’elle entra. Un long tunnel noir mais douillet à souhait l’accueillit. Elle le longea et puis dans un cocon de chaleur, s’endormit pleine de rêves et de souhaits. Tout à coup la voilà réveillée et prise de vertige, le sol à nouveau s’était dérobé, elle s’envolait encore, elle l’aurait juré ! Puis la lumière apparut tout en haut du trou biscornu, elle allait s’en réjouir quand lui tomba dessus une farandole d’objets qui obstruèrent sa vue. Les objets lui tombaient sur la tête, mais elle ne dit rien. Ce n’était pas le moment de se faire remarquer ! Bien lui en prit. Au bout d’un instant elle entendit trois petits coups et repéra un clou qui fixait son tunnel dans les airs… Maintenant, le sol était sur le côté… Pff, cela, nullement ne la gênait. Elle grimpa au-dessus des objets qu’elle avait crus assassins et commença à remonter vers la sortie pour rejoindre son ami, lorsqu’elle fut, par une émotion inconnue, arrêtée dans son élan. Quelles odeurs mes aïeux lui parvinrent aux naseaux ! Quelles merveilles, quels enchantements devinait-elle pour un palais connaisseur ! Dès lors fureter lui parut nécessaire. Elle rebroussa chemin, redescendant au plus vite dans les entrailles sombres de son tunnel étrange. Inutile de résister tout était délicieux. Lunesquement délicieux ! Du nectar de Lune Divine assurément ! Elle remercia sa déesse se doutant bien qu’en échange de ce fabuleux présent, un service lui serait demandé. Qu’à cela ne tienne, ces offrandes tombées du ciel valaient bien un retour de politesse. Elle se délecta tant, que Lafontaine séant, aurait bien changé la grenouille en Limace voulant ressembler à un bœuf.
À suivre 1/2
Conte de Noël du 27 12 2014 écrit pour atelier défi écriture d’Ipagination. En fait écrit d’après une idée jetée en l’air par Jac à qui je parlais du projet d’écrire un conte en 2 jours. Lorsque je lui ai demandé s’il avait une idée, il s’est insurgé, « tu plaisantes ? » Enervé, il me jeta, « Tiens donc, chaussette et limace » m’a-t-il lancé d’un ton agacé…voulant me signifier par là qu'il n'avait que faire de cette préoccupation, et sans doute convaincu que de ces deux mots, dont l'un n'était guère inspirant, et l'autre prodigieusement dégoûtant, je ne tirerais pas le moindre récit enchanteur. Il avait tort, car tout de suite, j’ai vu mon récit s'écrire dans ma tête. Merci Jac !
01.04.16 18:15 par Vividecateri