Je suis saoul
En m'enivrant de mots pour oublier mes maux
L'horizon à l'envers, le coeur au bord du gouffre
J'ai perdu mon chemin, vertigineux chaos
En amont, les cailloux lénifient mon soufre...
Tâtonnant le réveil distancé de faux pas
Je suis tombé dans l'ombre, obscurci mes idées
Par les sables mouvants des fluctueux compas
Comme pour tournoyer dans les eaux débridées...
Je suis fou
Croire en l'humanité quand l'homme est son rival
Corrompu par l'argent, J'en fais des confettis
Les lancer dans les airs, fêter leur carnaval
Comme on jette au hasard des mondes repentis...
À mordre la poussière, au soleil miroitant
Des chimères de sel au comptoir d'une image
Trop brèves pour mourir, s'assoupir délestant
Une auréole oxyde au puits de l'arrivage...
Je suis ivre
Quand je puise en mon for les bleus qui m'ont grugé
Un oiseau moribond au bruissement des vagues
A vomi sur la digue un vol qu'ils ont jugé
Trop libertin, trop pur, à leurs âmes de dagues...
S'enfuir sans rien maudire, être déshérité
De ses aïeux s'offrir le pardon de grisette
Compte à rebours, souffrant de sa part d'équité
Sans verser une larme à sa belle rosette...
Écrit par Lukyone, le 27/02/2016
27.02.16 15:15 par Vividecateri