Rouge est mon cœur comme feuille d’automne.
Et cet hiver... qui blanchit déjà les cheveux de l’été
En aiguisant le fil des lames blanches.
Le feu de l’Automne ne gagnera pas.
Sa chaleur a cédé pas à pas au froid
Mes membres grincent, cœur de glace et froissé.
Mes yeux d’autrefois qui aimaient les contrastes ne voient plus que du gris
Mon ouïe qui naguère entendait la Terre se voile au ciel qui tonne
Ma langue se fatigue, mes mots perdent la raison et ma voix flanche.
La dame noire s’est habillée du linceul blanc,
Doucement sur mes pas, elle marche je l’entends.
Me retournerai pas, il me faudrait courir,
Pour rattraper l’été bien trop loin devant moi.
J’irai tout doucement sur le chemin d’hiver
À petits pas gelés il lui faudra mourir
Aux portes du printemps, au pied d’un arbre vert
Je la regarderai, elle ne sera pas fière
Je remettrai mes pas dans les chemins d’été
J’aurai tout le temps à n’être plus aux abois.
Mais je sais bien qu’elle reviendra l’épée dressée
À la fin de l’automne ou à la mi-janvier
Mais aujourd’hui rouge est mon cœur comme l’automne !
Malgré l'hiver qui blanchit déjà les cheveux de l'été
En aiguisant le fil des lames blanches.
18.01.16 1:30 par Claire Obscur