valerie benz
Date d'inscription : 31/05/2016
| | Ce matin, je suis arrivée à neuf heures chez Renée | |
Cette Dame (majuscule évidente quand on a la chance de La connaître) , vit seule dans une grande maison, très isolée....et juste à côté, .......tout contre le Camping Municipal. Une bien fictive compagnie, puisque celui-ci n'est ouvert que quelques mois par an, n'offrant que des emplacements pour tentes, et des mobil-homes ; et un petit local servant d'accueil, devant lequel deux tables, des bancs, deux chaises et une gamelle pour les chiens sont posés. Bizarrement, une grande barrière rouge et blanche est plantée à l'entrée... Elle me fait toujours sourire, à chaque fois que je passe devant, en promenant mes chiens. A quoi sert-elle ? - Qui veut-on empêcher d'entrer ?? Les chevreuils, les renards, des voleurs ??? Ce camping est placé dans les hauteurs de mon village..Il surplombe la mer, la cale, l'île des Renards, et d'autres...ainsi que les falaises, la bruyère dans sa splendeur de juillet, ....il est installé à la hauteur des oiseaux. Mais vide. La plupart du temps.
Au grand désespoir de Renée qui hurle la Vie.... "DE LA VIE !!!" me dit-elle si souvent, les mains levées.
- Mais Renée, sur ses jambes tremblantes, ne veut plus, n'ose plus (pas encore) sortir. Sauf - enfin - sur sa terrasse. J'y ai installé le salon de jardin, le parasol. J'arrose les fleurs...et nous y passons parfois un moment. Son regard survole le parasol et la voici qui admire le ciel bleu, les traces étranges qui dessinent ses rêves, ses souvenirs ?...Je ne sais, mais Renée sourit. Et me tient la main.
Comme elle est belle : le visage ridé est détendu ! Son regard brille, ses gestes sont doux. Elle me regarde, entre une gorgée de Perrier et un éclair de bonheur vers les cieux... Oh oui, que Renée est belle...
- Ce matin, j'ai surtout repassé, changé son lit, lavé...toujours avec "Madame", comme j'ai envie de l'appeler..... (mais non, c'est "Renée").
Puis sur une parole attrapée entre ses lèvres, j'ai quitté le fer à repasser.. J'ai cherché et vite trouvé le CD et Yves Montand l'a enchantée. Elle a lâché son déambulateur quand je l'ai tenue dans mes bras, trois petits pas....Puis le reste, juste enlacées. Nous avons écouté, devant la baie vitrée ouverte, face à la mer et l'autre-Mère Solitude... Nous avons vécu, sans pudeur, avec simplicité...et naturellement, ces instants de bonheur.
Le reste de la journée compte peu... Quand je suis partie, elle m'a rappelée : "Valérie, pourriez-vous m'aider, je voudrais écouter le CD de Salvador ?" ... Ma Renée.... Vous avez tant oublié. Je sais. Mais restent en vous de douces remontées d'Avant. Mon bonheur, mon objectif, chaque seconde avec vous :vous donner sérénité et joie.
Si seulement, vous pouviez vous en souvenir. Quand je quitte les lieux.... ---- Non. Je crois, je pense, qu'il est préférable que ce soit une découverte quotidienne, une belle surprise, un instant simple et doux....Un câlin. Un beau matin, une belle journée, un baiser sur votre joue.
A vous, ma Renée.Valérie. 05/07/17 |
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24.07.17 16:45 par EPONINE52