Ecoute, 
Des fois, lorsque je me réveille
Avant même que conscience ne soit,
J'ai les sens qui se mettent en éveil,
Ils ne me réveillent que de toi.
C'est ton parfum qui me manque,
Son arôme, son corps, son esprit,
C'est ton essence que je m'invente,
Pour embaumer le draps de mes nuits.
Et puis,
Des fois, dans une rue inconnue,
A l’arrêt, regardant partout,
Me sentant étranger perdu,
Dans la foule où je me tiens debout,
C'est ta main dans la mienne qui manque,
Le toucher de nos corps, en mouvement,
C'est ton attache que je m'invente,
Comme fil d'Ariane de mon temps.
Des fois…
Se fait coutume
Des fois
Des fois quand un peu fatigué,
De trop marcher, sans m'arrêter,
De trop penser, de trop porter,
Des fois, quand je veux me poser,
C'est ton épaule qui me manque,
Ton cou, d'un coup, qui s'tend, jaloux,
C'est ta présence que je m'invente,
Pour que la solitude échoue.
aussi
Des fois, seul, en face à face avec la mer,
à marée haute et dans le cœur,
Elle me prend dans ses bras, me serre,
Nettoie toutes mes plages intérieures,
C'est tes pas sur le sable qui manquent,
Empreintes, laissées, en bord d'écume,
C'est ta compagnie que je m'invente,
Quand la nature me fait fortune.
Des fois…
ça veut dire toujours
Des fois
Des fois avec le temps qui passe,
L'amour s'habille de tendresse,
De celle dont jamais on ne se lasse
A laisser trace d'une caresse,
C'est tes frôlements qui me manque 
Tes passages, dans mon air, en silence,
C'est ton ombre que je m'invente,
Que j'éclaire de nos connivences.
Ecoute,
Des fois quand j'pense au bout du chemin
A ce bord de falaise, destiné
Au dernier pas, dernier souhait
Qu'on peut bien faire, qui ne changera rien.
C'est ta main sur ma joue qui me manque
C'est tes yeux comme dernier regard du monde
C'est ton adieu que je m'invente
Quand je pense à mon grand soir qui tombe
Des fois…
Ecoute, des fois, 
ça veut dire... je t'aime
Je crois…