priscilla
Date d'inscription : 20/07/2016
| | Moon et Anika chap 1 | |
Depuis plusieurs jours déjà, Lëan longeait la « Forêt Maudite ». Les habitants de la région l’appelaient ainsi car de nombreuses légendes racontaient qu’elle était peuplée de créatures féroces et monstrueuses. Quelques personnes s’y étaient aventurées et n’étaient jamais revenues, ce qui alimentait les récits anciens. Pour cette raison, Lëan préférait la contourner et perdre plusieurs jours de marche plutôt que de la traverser. En chemin, il pensait à sa femme, Céleste qui l’attendait patiemment dans leur maison. Tout en marchant, il sentait sa peau douce et délicate, voyait ses yeux couleur saphir, ses cheveux châtain ondulés, volant dans le vent. Alors qu’il ne lui restait qu’une heure de marche (à cette époque, les montures étaient rares, et très chères), des cris le sortirent de ses pensées. Tendant l’oreille, il comprit qu’il s’agissait d’un bébé. Il s’approcha prudemment. Au beau milieu de la clairière, à l’orée de la « Forêt Maudite », sur une souche d’arbre, se trouvait bien un bébé. Lëan s’approcha de l’enfant en regardant tout autour de lui. Personne en vue. « Que peut bien faire cet enfant ici ? » Pensa-t-il. Le prenant dans les bras, il s’aperçut que c’était une petite fille qui n’avait guère plus de quelques heures. Ne sachant trop quoi faire, il demanda à l’enfant, comme si cette dernière pouvait comprendre : « Que fais-tu toute seule ici ? » L’enfant pleurait à chaude larmes, poussant des cris et gesticulant dans tous les sens. « Si le destin t’a mise sur ma voie, je ne pense pas que ce soit par hasard. Je t’emmène avec moi, d’accord ? » Et comme si la petite avait compris les propos de l’homme qui la tenait dans ses bras, elle cessa de pleurer et livra à Lëan son plus beau sourire. « L’idée à l’air de te plaire ! Direction, « Verte Vallée ». Céleste, on arrive ! » « Verte Vallée », petit village d’environ trois cent âmes se situant dans un vallon verdoyant toute l’année. Là-bas, il n’y a pas d’automne, pas d’hiver. Les températures ne descendent que rarement en dessous de vingt degrés Celsius. Il y règne le calme, la solidarité, la bienveillance. Un endroit calme où il fait bon vivre et qu’on a du mal à quitter. Lëan continuait son chemin vers ce magnifique lieu où il vivait serrant la petite, bien au chaud contre sa poitrine, impatient de la présenter à sa femme. « Céleste, mon amour, nous étions heureux à deux, mais à trois, ce sera encore plus merveilleux ! »Au loin, dans la nuit éclairée par la pleine lune, il distingua de petites lumières qui scintillaient. « « Verte Vallée », enfin ! Dans quelques minutes, nous serons arrivés et nous pourrons nous reposer » Dit-il à la fillette dans ses bras. Il arriva enfin à son logis, ouvrit la porte, et contrairement à son habitude de serrer immédiatement sa femme dans ses bras, il referma la porte, ce qui la surprit. « Quelque chose ne va pas mon amour ? demanda-t-elle inquiète. - Tout va très bien ! Répondit-il avec un large sourire. Mais j’ai un présent pour toi dans les bras que je ne voudrais pas blesser ! - Blesser ? S’étonna-t-elle. Mais que m’as-tu ramené ? demanda-t-elle en s’approchant ». Lean ouvrit son par-dessus. « Par tous les dieux ! Un bébé ! - Je l’ai trouvée sur une souche, seule qui pleurait… Je ne pouvais pas la laisser, tu comprends ?- Tu as bien fait ! Et comment allons-nous prénommer ce petit ange ? - Regarde, Son teint si pâle ne te rappelle-t-il rien ? - La lune ? !- Oui, que penses-tu de Moon ? - C’est très joli, tu as bien trouvé. - Ce soir, elle dormira avec nous. Nous nous occuperons demain de ce que nous avons besoin pour elle. Le plus pressé pour ce soir, étant des langes et de quoi la nourrir. » Céleste s’absenta un moment et revint avec un coffret. « J’ai toujours voulu avoir des enfants, mais jusqu’à présent, le destin et les dieux en avaient décidé autrement… Cependant, mon envie était tellement grande que je n’ai pu m’empêcher de faire quelques petites choses avec des chutes de tissus que j’avais… Expliqua-t-elle à son époux » Elle lui prit la petite des bras. Il en profita pour ouvrir le coffret. Ce dernier était rempli que lange et de layette… Il y avait même une tétine. Il s’en saisit. « Il n’y a qu’à l’adapter au goulot d’une bouteille de lait. Dit Céleste. - Tu prépares donc la venue d’un enfant depuis un moment déjà… Désolé de n’avoir pu te le donner avant. - Mais tu me le donne aujourd’hui. » Fatigués par leurs émotions, ils allèrent se coucher. Le lendemain matin, réveillée par les rayons du soleil sur son visage, Céleste fut surprise de constater que la petite n’avait pas pleuré de la nuit. Blottie contre elle, Moon dormait encore. Céleste essaya de sortir du lit sans réveiller la petite, mais cette dernière ouvrit les yeux dès qu’elle n’eut plus senti le contact de la peau de Céleste. Elle regarda sa « maman » avec un grand sourire. « Puisque tu es réveillée, tu vas venir avec moi ! » Dit-elle en la prenant dans ses bras. Lëan les attendait assis à la table à manger. Devant lui se trouvait quelque chose, recouvert d’un drap.« Moi aussi, il y a longtemps que je voulais un enfant, dit-il, je me suis levé de bonne heure pour finir les détails. » Il souleva le drap. Céleste et Moon virent apparaître un magnifique berceau gravé au nom de la petite et orné de fleurs fraîches. « Tu as fait un travail magnifique. Je vais chercher ce qu’il faut et nous y coucherons Moon le temps de déjeuner. » Elle déposa la petite dans les bras de son mari. L’enfant s’y blottit confiante. Céleste prépara le lit de sa fille. Lëan l’y déposa alors que sa femme préparait le déjeuner. « Que va-t-on dire aux voisins ? Demanda-t-elle pendant qu’ils mangeaient. - J’y ai pensé justement. Tout le monde sait que j’ai dû partir très loin pour raisons familiales, nous n’aurons qu’à dire que Moon était la raison de mon départ. Ses parents sont morts et je suis sa seule famille. Répondit-il. - Excellente idée mon chéri !- Au fait, j’ai oublié de te dire, j’ai également trouvé un sac avec la petite, sûrement des souvenirs. Il s’agit d’une robe de femme, d’un pendentif et d’une lettre… Je les ai mis dans le coffre de notre chambre… - Tu as eu raison mon chéri, le moment venu, nous les lui donnerons. Répondit-elle avec un large sourire. |
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07.09.16 16:06 par Vividecateri