fionavanessa
Date d'inscription : 18/07/2016
| | Je suis | |
Je suis minuit et je suis la nuit jusqu'au boutJe la suis car elle est belle avec sa silhouette de chat ;Je suis l'insignifiante main qui vous tend votre painJe suis ce Bonjour ! que vous entendîtes à peine,Ce merci ! de même.Je suis cette ombre penchée sur le pavé qui prie Dieu à genoux, sans les mots, avec la peine,Je suis la chevelure en bataille et le rouge aux jouesJe suis l'enjambée altière et gaie vers votre rendez-vousJe me rends à votre embrassade sans ambage de vous à moi mon adoré Je suis l'ombre d'un douteEt la question tapie dans un sourcil levé,Je suis cette étrange litanie de moi-même.Je suis ce que je suis, ami.J'ai passé la barrière des justifications et non,je neretournerai pas en arrière.Et je ne suis pas toujours ce qu'ils disent de moiJe suis cet étrange collier de perles qui constitue ma vieJe suis la terre dans laquelle j'ai morduJe suis le sang qui a enfantéJe suis la note de musique qui a jailliDe l'immensité d'un silence rempliJe suis ce petit animal pelotonné contre toi qui ronronne et te fait les yeux doux de la reconnaissanceJe suis ces larmes qui sautent de ma gorge et disent, c'est beau, c'est magnifique, je suis éblouie, ragaillardieJe suis un souffle saléUn zeste de galetUn brin de fleur hâlé,Une mousseline d'écume vite ravaléeJe suis femme dans un monde d'ogres,Je suis ma sœur et mon frère,Je suis David chez Goliath,Je suis dans l'œil du tigre,Je suis dans ta ligne de mire,Je suis les pas de mes pères,J'essuie les travers de mes pairs,J'essuie les plâtres et j'espère,J'essuie les larmes d'un revers de main, de mes cheveux, de mes lèvresLorsqu'il n'y a plus assez de mouchoirs.Je suis la toute petite main qui raccommode les trous aux genouxLe dos courbé qui sème et repique et plante et ramasse et recommence Je suis poussière d'étoile chez mon père le ciel,Je suis fragment de roche chez ma mère la terreEt je ne connais pas d'autre dieu.Je ne connais plus hier et ses revers,Puisque mon cœur tu as ouvert.Je suis l'infime croissant de lune qu'on devine plus qu'on ne voitMais suis - je heureuse d'être ce fragment de ma sœur reine, et pleineJe suis le sourire que tu as dessiné tout au fond de moiQui s'ouvre et se referme, s'ouvre et se referme, bat des mains, bat des mains,Bat à tout rompre, mon amour.Je te suis gré d'être toi,Je te dois d'être encore plus moi,Je suis toi en un regardJe suis moi tout entière dans ta mainJe suis si peu que tu ne saches de moiJe suis tout ce que tu ne me dis pas et dont l'air est rempliJe suis sourire et sueur et grincement de dents pendant l'effortJe suis une et je suis unJe suis si imparfaiteJe suis aspirationD'être unie à mon ToutD'être tout en moi qui veilleJe suis les vides et les pleinsD'un mot tracé à la mainAvec tout l'amour d'une ellipseTout le soin d'une cursiveTout l'élan d'un déliéTout le bon sens d'un mot ami qui veille bien à me direTout l'or du soir tout l'argent d'un regard si vif tout le cuivre reflété dans un instant d'éternitéJe suis la lettre et la caution,je me recommande à toitout comme je me porte garante de toi.Je te suis à la lettre, Toi ma simplicité toi ma merveille Toi qui jettes à la corbeilleTout l'accessoire.Je suis la petite mélopée quide loin en lointe regardedroitdans les yeuxet dans un murmureTe rappelle à cet instant où nous sommes,Chante à peine plus haut que le flot,Juste ce qu'il faut pour réveiller gentiment ton cœur engourdi.Je suis la main qui passe dans ton dos,Je suis ta poigne qui me remet en place, je suis tes méandres et les miens,Ces algues qui nourriront nos lendemains.Je ne suis jamais totalement sans toi ni ne sais vraiment où ce n'est plus moi mais toi,où ce n'est plus toi mais moi,Puisque toi, je t'aime Tout, j'aime tout de toi, j'aime tous tes tois, je t'aime malgré moi,je t'aime jusqu'à ce que nos limites fondent et se confondent dans le tout terrible et beau qui nous dépasse nous outrepasse nous trépasse et nous fait passervers l'autre rive en vie loin de dériver loin de vivoter loin de rivaliser mais vivre vivre en beauté vivre de toutes nos vies étincelés vivre réveillés vivre éberluésde nous trouver là dans le tout qu'à tâtons je devine être toutce qu'il y a de plus vivant à voirde plus beau à éprouverde plus vif à désirer de plus élevé à respirertoi mon infiniment petittoi qui es moi en plus grand et en plus vivanttoi ce cri toi ce chant lancé jusqu'au firmamenttoi qui es mon tout dans un battement de cilstoi le cœur du monde qui batje suisce cœurqui batpour toi.
Dernière édition par fionavanessa le 30.07.16 6:46, édité 1 fois |
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29.07.16 15:51 par Claire Obscur