Vividecateri
Date d'inscription : 22/01/2016
| | Octobre | |
Nous sommes maintenant dans le glorieux mois d'octobre qui d'une journée à l'autre n'est plus tout à fait conforme dans les coloris des feuilles et dans les haies.La mue des couleurs commence. Les végétaux vont devenir peu à peu tendres, nuancés, splendides, de feu…Nos yeux vont admirer la succession des tons dont va se parer notre décor familier.Les mouvements de l'air et du vent vont nous rappeler que des arbres comme les marronniers d'Inde sont plus empressés à l'effeuillage que les platanes qui sont choisis comme dortoirs par des pigeons ramiers qui ont décidé de ne pas migrer ou par des bandes d'étourneaux bruyants qui pour décourager les attaques des rapaces, composent dans le ciel des sphères bouillonnantes de leurs corps agglomérés.Il perd calmement un peu de clarté à la tombée de chaque nuit, mais il garde une bonne tempérance dans l'espacement des léthargies estivales et surtout il n'est pas pressé à entrer dans les châtiments des grands froids de l'hiver qui approche.Le ciel, est doux durant la journée, même si à l'aurore il est parfois de brume.J'aime quand, à la fin du mois, un léger givre habille l'aube d'argent. Les pluies s'il n'y a pas d'emballement, d'un vilain réchauffement, n'ont pas la colère d'un orage d'été ou d'une tempête de neige au vent mauvais.Octobre, nous offre souvent deux ou trois semaines de trêve qui nous conduit dans un imperceptible alanguissement, à un doux abandon.Les animaux ne ménagent pas leur peine en entrant dans le mois de leur effacement, tandis que dans les cieux, s'intensifient les échappées des migrateurs.Les cerfs brament encore mais leurs raires sont différents, ils sont plus soutenus, moins graves, assez désordonnés.Je ne sens plus leurs fortes odeurs du mois de septembre.On entend encore les impacts de leurs requêtes sur les bouleaux, ou les résineux, mais tout ce remue-ménage va vers l'extinction.Les cerfs sont fourbus et les biches apaisées.Ils ont joué le dernier acte.Ils vont rentrer en sylvestre coulisses. Terminer l'automne en faisant ripaille de champignons, herbes, feuilles et fruits sauvages.J'ai de la tendresse pour ce mois car c'est celui de ma naissance et il sera peut-être celui de ma mort…Je n'aimerais pas mourir au printemps.Pendant que j'écris, le vent traverse la grande prairie en face de la maison et se rue dans le jardin. Il soulève les feuilles mortes et les éparpille.Il reste une feuille à la cime d'un jeune peuplier d'Italie qui ferme le jardin du voisin.Elle est noire, mais toujours triomphante. Elle ne tiendra plus longtemps…J'ai l'impression qu'elle me fait signe…Elle me dit adieu, c'est qu'il y aura tempête d'ici peu.J'ai soudain le sentiment que la feuille du peuplier est tout ce qui va me rester de l'été…Je sais que toute la vie de l'arbre va descendre sous la terre et que l'arbre n'a que faire de cette dernière feuille…Je pense que les choses ne vivent que par nous, que nous nous attachons moins à elles qu'elles ne s'attachent à nous.Je me demande parfois, ce qu'espèrent tous ces êtres qui ne font pas partie de la race des "humains".Que peuvent-ils espérer d'autre que la vie?Et si cette feuille, en résistant, cherchait en moi, un peu d'éternité? Mais voilà qu'elle tombe…C'est terminé, plus de feuille à la cime du peuplier pour me parler de mes idées profondes et vagues…Sur ce, je dois vous quitter car sa Majesté a faim et je dois préparer le dîner. |
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16.10.16 15:24 par EPONINE52