Claire Obscur Admin
Date d'inscription : 10/01/2016
| | L'étoile Natale 2 | |
Renseignement sur la sculpture de l'auteur au 1er épisode https://voyagination.forumactif.org/t12-l-etoile-natale?tt=1
Je fus surprise de constater que Dame Nature et Dame Terre s’amusaient beaucoup à diversifier les créatures… Les petits habitants arrivés peu à peu, qui s’étaient tout d’abord montrés habillés d’un exosquelette, s’enhardissaient à exposer leur chair au soleil, gardant leurs os à l’intérieur. Les uns se couvraient de cuir épais, les autres y ajoutaient des poils, certains se paraient de plumes et s’aventurèrent même dans le ciel… Leur taille m’impressionna, passant de l’infiniment petit, à l’infiniment grand et se nourrissant différemment. C’est là que j’eus mon premier frisson. Si j’avais remarqué la guerre que se livraient les pierres pour dominer en certains endroits et chercher à être plus près du ciel, craquant effroyablement, se poussant, s’enfonçant, si j’avais observé les batailles que les plantes se livraient entre elles pour survivre, étouffant les autres espèces, réclamant le droit au soleil, jouant de couleur pour se protéger ou attirer l’attention aux parades amoureuses, regorgeant d’astuce pour aller germer ailleurs, jamais je n’avais vu ce que je vis avec eux. Les habitants multi-pattes, rampants ou volants rivalisaient de cruauté. Je me mis à prier pour que le carnage aperçu ne soit pas partagé par l’Avènement tant attendu. C’est la première fois que je détournais les yeux de ma tache, résignée à apporter l’amour seulement où il y en avait déjà un peu, délaissant les créatures sanguinaires. Puis je me ressaisis, me disant que mon rôle était d’abreuver les endroits secs et qu’il me fallait un peu de courage pour aller même dans auprès de ceux qui m’effrayaient… Surtout près d’eux ! Là, où l’amour ne germait pas ! Cela me parut évident mais très difficile aussi. Comment aurais-je pu faire abstraction des mâchoires sanglantes d’un prédateur cannibale, tout dégoulinant du sang d’un de ses confrères ou d’une espèce plus fragile que lui ? Il le fallut pourtant. J’avais eu mon premier frisson, j’eus ma première larme. Lorsque je vis une maman puma prendre en charge le petit d’une autre mère disparue, lorsqu’ébahie, je vis un tyrannosaure élever un petit tricératops, mon émotion fut telle que je fis naître des milliers d’étoiles blanches que j’envoyais sur Terre. Dès qu’elles touchèrent le sol, elles fondirent de bonheur… Alors, je sus que l’amour pouvait se nicher même dans des êtres qui paraissaient affreux. Cela me donna du courage et mon Amour redoubla. Ce soir-là, j’en distribuai beaucoup aux petits habitants qui avaient leur racine sur la Terre. Ce ne fut qu’au moment où le soleil atteignit son Zénith, que je m’occupais de la Grande Mère qui attendait mes soins. Puis je m’endormis. Mon ami le Soleil me réveilla à son coucher. Je m’étais épuisée et je lui sus gré de m’avoir laissé ce repos bienfaiteur. Bientôt cependant, la Terre s’ébranla et sembla choir de son axe, tant son tremblement était violent. La surface de mon amie s’enflamma. Sa chair changea, Elle avait eu besoin de faire peau neuve. Saisie de fièvre, tout ce qui avait été, disparût. Elle se mettait au calme pour se préparer à une nouvelle naissance. Vint alors une longue période de sommeil entrecoupée d’agitation et d’ablutions fréquentes et abondantes, mais je n’oubliais pas mes devoirs pour autant, plongeant dans les eaux bienfaitrices qui lui servaient de matrice. Mais lorsqu’elle se réveilla, je fus la plus heureuse des étoiles. Dame Nature apporta d’autres embryons, et Dame Terre fit naitre ce qui avait germé en Elle pendant son sommeil. Une nouvelle végétation apparut laissant place à une herbe riche et douce, à une variété étonnante d’arbres, de fleurs, de baies. De nouvelles montagnes aussi naquirent et le feu les fit pousser, au milieu de vallées verdoyantes qui changèrent de place, les rivières s’étirèrent ailleurs et de nouvelles mers s’installèrent. J’aimais beaucoup cette époque qui me fit renouer avec la Terre, prenant mon temps pour la chérir, conversant avec mon autre amie, Mère Nature. La Terre et Elle étaient des artistes. Je compris ce besoin ardent de renouveler leurs créations. Enfin la Terre fut en gésine, et nous avons eu la joie de découvrir nos nouveaux petits habitants. Nous avions eu beaucoup de temps pour reprendre notre travail et mener à bien toutes ces petites naissances, et je dus retourner à ma tache envers des êtres inconnus, mais beaucoup plus petits qu’auparavant. Je fus contente cependant de distinguer certains de nos spécimens précédents, ou de trouver en eux quelques caractéristiques des anciens habitants… J’appris à les connaître et à leur prodiguer autant d’amour que je pouvais… J’eus cependant le regret de constater que la cruauté était toujours présente… Cette fois-ci, j’étais armée.À suivre...
Dernière édition par Claire Obscur le 18.02.16 15:17, édité 2 fois |
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29.01.16 17:27 par Vividecateri